L’histoire du jardin des 4 terrasses est liée à l’histoire du village de Cucuron comme celle du moulin à eau mitoyen, dont il ne reste à ce jour que quelques murs de façade.

 

En effet, le cadastre terrier de Cucuron, établi en 1595, révèle la présence de nombreux jardins bordant les remparts du village, en particulier ceux situés entre la porte du Trencat et le quartier des Vaureilles.

Un accord passé en 1640 entre les fermiers des deux moulins, nommés « dans ville » et « hors ville » (ce dernier étant le moulin mitoyen au jardin des 4 terrasses), et la communauté fait état de la mise à disposition des eaux de ces moulins pour l’arrosage des jardins, du vendredi midi au samedi midi.

Cinquante ans plus tard, le 14 mai 1690, un premier règlement d’arrosage est établi par le conseil général de la communauté. Il sera repris et attesté par un arrêt d’homologation de Louis XIV, puis entériné une nouvelle fois le 14 mars 1766.

Une délibération de ce même règlement est encore validée par la préfecture du Vaucluse en 1970.

Extrait du règlement d’arrosage de 1766 (Crédit photo : René Volot)

Ces règlements successifs s’appliquaient aussi à une gestion de mise en partage, du vendredi midi au samedi midi, des déversures des fontaines publiques. Pour cela, le conseil municipal fixait, tous les quatre ans, un impôt articulé sur un quota d’heures d’utilisation des déversures, corrélé au débit propre à chaque fontaine.

Ainsi, pour les années 1886-1889, les 24 cotisants, qui se partageaient les eaux de la grande fontaine, s’acquittaient de l’heure d’arrosage à 0.79 franc tandis que les 22 usagers de la Fontette ne payaient que 0,1 franc l’heure d’arrosage.

 

Nous pouvons donc supposer que le jardin des 4 terrasses existe depuis plus de 400 ans même si les aménagements qu’on lui connait aujourd’hui semblent dater de moins d’un siècle.

Encore maintenant certains jardins bénéficient des déversures des fontaines du village. Le jardin des 4 terrasses quant à lui est relié à l’ancien moulin ainsi qu’aux fontaines. Malgré cela, l’eau vient à manquer depuis quelques années lors des fortes chaleurs estivales.